par Henri Béhar, le 10 mars 2007
PASSAGE EN REVUES« La voie surréaliste : Marcel Jean et Arpad Mezei lecteurs, critiques, éditeurs de Lautréamont », dans Lautréamont, l’autre de la littérature, actes du VIIIe colloque international Lautréamont, Barcelone, 22-25 novembre 2006, textes réunis par Ricard Ripoll. Cahiers Lautréamont, LXXVII-LXXX, 2007, p. 95-102.
Voir l’annonce et le programme du colloque sur Fabula :
VIII Colloque International Lautréamont (fabula.org)
Le texte de cette conférence figure intégralement dans : H. Béhar, Lumières surMaldoror, Paris, Classiques Garnier, 2023, chap. VII, pp. 105-114 : : Lire sur Gallica : Les Chants de Maldoror
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La critique littéraire surréaliste existe. Genèse de la pensée moderne en est la plus convaincante illustration. A la très contestable dualité de l'homme et de l'œuvre, Marcel Jean et Arpad Mezei substituent la dialectique du réel et de son double, l'imagination subjective, devant aboutir à l'unité de la pensée moderne. Thèse révolutionnaire, au sens étymologique du mot, puisqu'il ne s'agit de rien moins que de retrouver le sens de la pensée unitaire, par delà plusieurs siècles de ce dualisme chrétien qui sépare l'esprit de la matière, en repérant les jalons qui, de Rabelais à nos jours, lui avaient permis de subsister. A vrai dire, une telle lecture, synthétisant diverses approches des textes, est plus de l'ordre du poétique que de la critique. Elle est conduite par la sympathie et une érudition qui s'attache moins à prouver qu'à suggérer, prolonger et surtout déterminer la configuration des virtualités présentes. Il serait oiseux de corriger ce qui à plus de cinquante ans de distance se révèle erroné, hasardeux ou simplement démenti par le temps, tant l'ensemble emporte l'adhésion, tant la constellation des sept sages ici désignés : Sade, Lautréamont, Rimbaud, Mallarmé, Jarry, Apollinaire, Roussel, les sept lumières poétiques de notre civilisation, s'inscrit désormais au firmament de notre modernité.
Et sur ce même site : Mnésiques